Mais en fait, c’est quoi un quartier ? (On en parle lors de l’atelier philo du 16 décembre ?)

Mais en fait, c’est quoi un quartier ? (On en parle lors de l’atelier philo du 16 décembre ?)

Un samedi après-midi d’octobre, par un temps gris, légèrement venteux, tu prends ton carnet et ton crayon, accompagné de ton acolyte, et sans trop te poser de question tu pars en poser, des questions. Aux premiers venus, au tout venant, avec cette idée vague de mieux comprendre ce quartier et d’en  faire un papier…

J’ai habité à deux pas, je le fréquente depuis des années, avec la crèche familiale où sont allés mes enfants, un local associatif que je fréquente, et des activités toujours pour mes enfants, qui ont grandi. Mais ce n’est pas mon quartier, alors les premières questions qui me viennent sont « stéréotypées », un peu trop faciles, ou abstraites… Quand on vit quelque part, on ne le vit pas de l’extérieur.

Ce sont les paroles de Justine, Josiane, Noël, Annie, Roger et Isaac qui cet après-midi vont commencer à me faire l’esquisse de ce quartier des Sarments. Un quartier avec ses travaux, qui privent ses habitants de presque tout commerce pendant plus d’un an, alors que nombreux sont ceux qui n’ont pas de voiture, et qui engendrent des coupures d’eau non prévues et obligent à garder un stock important chez soi. Un quartier qui avait connu il y a déjà une dizaine d’année d’importants travaux qui l’avaient ouverts, et dont certains habitants ne voient pas bien en quoi il était nécessaire de subir encore un tel chantier.

Un quartier où l’on vient, comme Justine et Josiane, arrivées il y a sept ans d’un autre quartier de Taverny, où l’on grandit, comme Isaac qui y a vécu ses vingt deux années, un quartier où l’on repasse, comme Annie qui y a vécu et en est partie. Ces chemins vont et viennent, d’un peu partout. Roger qui passe par là a connu Taverny en 1969, avec des prairies, ce quartier et bien d’autres n’existant pas. Forcément, il y avait deux fois moins d’habitants à ce moment là. Et pas les mêmes habitants nous dit Roger, et d’ajouter, « il faut bien que tout le monde habite quelque part ! Il y a même des Bretons qui viennent jusqu’ici ! ».

Ce même Roger qui nous dit qu’il suffit d’un sourire pour obtenir un bonjour, un regard ou un sourire en retour. Là où Noël s’inquiète de certains trafics qui génèrent des nuisances jusqu’à deux ou trois heures du matin, ainsi que de savoir si des commerces finiront par revenir, Josiane, elle, veut croire qu’il est possible de créer une vie de quartier, s’agace de voir des personnes venant en voiture d’ailleurs et profiter de certaines rue isolées et mal entretenues pour y déverser leurs propres gravats.

Je n’ai là qu’une esquisse, quelques traits, quelques visages et quelques mots, qui font que je me dis que pour dire un quartier, le raconter, l’idéal serait tout de même que ses habitantes et habitants viennent écrire directement leurs propres mots.

C’est peut-être la même erreur qu’ont fait des élus lorsqu’ils sont venus exposer leur projet, informer les habitants quant au devenir de leur quartier. Pas un vrai dialogue visiblement, pas un dialogue du tout en fait. Mais de vrais travaux aujourd’hui et un cadre de vie qui va changer fortement pour longtemps.

Difficile de faire le bonheur des gens à leur place, encore plus que de vouloir écrire leur vie de quartier à leur place.

Philippe

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