En date du 24 novembre 2017, le conseil régional d’Île de France a voté et adopté une convention permettant à la région de vendre des terrains à l’Établissement Public Foncier de la Région Île-de-France (EPFIF) qui cèdera ces mêmes terrains à des promoteurs pour la construction de logements (Rapport N° CR 2017-182). Ces opérations doivent permettre à la Région de financer les travaux dans les lycées mais aussi de « montrer l’exemple » pour la construction de logements : ce programme viserait la construction de 1000 logements sur 10 ans. La ville de Taverny est directement visée puisque figurant parmi les cinq sites pilotes retenus par la Région. Le foncier mobilisable concerne le lycée Jacques Prévert (voir plan ci-dessous). Tout cela alors même que des travaux de rénovation et d’isolation, réclamés par les personnels et les parents depuis de nombreuses années, priorisés, chiffrés et annoncés, sont sans cesse repoussés. Le foncier du lycée serait donc amputé et ce alors même que le rapport de la région rappelle « la possibilité d’une extension future ».
« la communauté éducative du lycée Jacques Prévert n’a jamais été informée encore moins consultée avant ce vote »
Dans son exposé, Monsieur Geoffroy Didier, vice-président au logement et à la rénovation urbaine, en charge de ce dossier, précise : « Chaque site mobilisé l’est en plein accord avec les maires et la communauté éducative ». Or, il s’avère que la communauté éducative du lycée Jacques Prévert n’a jamais été informée encore moins consultée avant ce vote en commission permanente. Alertés par voie de presse, les représentants élus des personnels et des parents d’élèves ont interpellé l’adjointe au maire qui représentait la municipalité au conseil d’administration du lycée du 11 décembre 2017. Sa réponse a été qu’elle n’avait pas eu connaissance d’un tel projet et qu’il n’avait pas fait l’objet d’un débat ou même d’une information en conseil municipal.
Dès lors, on ne peut que s’interroger sur le processus de décision, qui engage, sans concertation, les conditions d’exercices des lycéens et des personnels de l’établissement. Plus largement, c’est tout le quartier, déjà touché par la densification de sa population par le programme de construction du quartier Sainte-Honorine, qui est impliqué par cette décision qui impose sans consultation un nouveau programme immobilier. La question est posée notamment de la future hauteur de ces immeubles et du risque de défiguration du quartier.
Les collégiens sont eux aussi impactés par certaines décisions. La multiplication des manifestations municipales organisées au gymnase André Messager privent les élèves du collège Georges Brassens et du lycée Jacques Prévert de nombreuses heures d’éducation physique et sportive, idem pour les associations sportives fréquentant cette installation. Si l’on peut admettre de transférer certains cours en extérieur au mois de septembre, c’est bien plus compliqué en novembre ou en janvier. Régulièrement demandée en conseil d’administration, notamment par les parents d’élèves, l’utilisation d’autres équipements pour ces manifestations ne semble pas être envisagée par la municipalité, ni même un simple roulement qui permettrait de ne pas pénaliser toujours les mêmes établissements. On continue de recréer une scène dans le gymnase André Messager pour la cérémonie des vœux alors que, à quelques mètres, celle du centre culturel est disponible.
On le voit, que ce soit au collège ou au lycée, ces décisions suscitent des interrogations relevées en conseil d’administration par les représentants de parents d’élèves, qui restent souvent sans réponse de par l’absence régulière des représentants municipaux ou régionaux à ces instances. Pour l’avoir pointé, des représentants de parents ont été convoqués par Madame le Maire.
L’école primaire est également impactée, notamment sur la question de la restauration scolaire. Un nouveau système de réservation a été mis en place à cette rentrée. L’inscription ne se fait plus au jour le jour mais au plus tard 15 jours avant, alors même que les familles avaient obtenu, après avoir insisté de nombreuses années, cette inscription au jour le jour. Pour les familles, ce délai est beaucoup trop contraignant quand bien même ramené à 8 jours dernièrement. Et comme si cela ne suffisait pas, une surfacturation de 5 euros en cas de non respect du délai est mise en place. On ne peut que s’interroger sur telle mesure sachant que le prestataire, Elior, est en mesure de proposer une application ramenant à deux jours ce délai, outil en application sur d’autres communes. La réduction du gaspillage ne peut à elle seule motiver une telle décision.
Alors que se passe–t-il à Taverny autour de l’éducation ? Tous ces sujets sont autant d’inquiétudes pour les parents, les élèves, la communauté éducative et les riverains. Certes l’accès à la musique pour tous les écoliers et la rénovation des écoles contribuent au bien être des enfants mais les collégiens et les lycéens méritent les mêmes égards. Devant faire face à des contraintes de plus en plus fortes et imprévisibles, les décisions prises au sujet de la restauration au primaire ne peuvent que compliquer le quotidien et le budget des familles tabernaciennes.
Franck
Le qui fait quoi de l’éducation
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