Nous sommes et devenons ce que nous mangeons

La cantine est un élément important de la vie scolaire de nos enfants. L’école, lieu d’apprentissage intellectuel et social et de plaisir, naturellement, demande des efforts quotidiens et sa réussite dépend de plusieurs éléments, dont l’hygiène alimentaire n’est pas le moindre.

Donnons donc à nos enfants toutes leurs chances.

Alors, que mangent nos enfants à l’école ? Je m’y suis intéressé d’abord distraitement puisqu’il me semblait alors que l’alimentation à l’école, qui dépend de la mairie, devait être dans une démarche d’excellence ou, à tout le moins, exemplaire sur ce sujet.

Cependant, en regardant plus régulièrement les menus, je me suis posé des questions. En effet, les menus à la maternelle (c’est ce qui me concerne aujourd’hui) sont loin d’être équilibrés pour un enfant actif et en bas âge. Mais un courriel à ce propos envoyé au représentant du prestataire Elior, qui a son bureau à la mairie, est resté sans réponse. Ensuite, dans une longue conversation téléphonique avec cette personne, elle m’a expliqué qu’il fallait trouver un équilibre entre les directives de l’État en la matière et ce que beaucoup de parents réclamaient, voire ce que les enfants préféraient manger… Par la suite, j’ai aussi vu les efforts des associations de parents pour parvenir à avoir des réponses sur ces multiples questions et là encore, peu de satisfaction jusqu’à présent.

Voilà pourquoi j’écris ce papier d’humeur qui, je pense, résume une frustration qui n’est pas que  personnelle, si j’en crois mes échanges avec d’autres parents.

En effet, au vu des recommandations alimentaires du Ministère de la Santé, de celles des pédiatres, et plus directement au regard des connaissances que nous avons aujourd’hui de ce qu’est une alimentation saine et suffisante pour assurer une croissance normale de nos bambins, comment est-il possible que :

  • les enfants en âge de croissance ne puissent pas manger à leur faim à l’école ?
  • il n’y ait pas de légumes chaque jour ?
  • il n’y ait pas de féculents à volonté quotidiennement ?
  • il n’ait pas de produits laitiers quotidiens ? (lait, yaourt ou vrai fromage)
  • il y ait presque tous les jours, et ce deux fois par jour, des sucreries (comme goûter et comme dessert) – desserts souvent également trop gras ?

Je ne sais quel est le constat qui me peine le plus. Et il y en d’autres qui m’étonnent également comme le fait qu’en hiver, il y ait presque tous les jours de la salade en entrée et très rarement de la soupe. Le potage est le plus vieux truc du monde pour faire manger des légumes aux enfants.

C’est sans doute le dernier constat qui m’irrite le plus. À titre personnel, en allant dans le sens d’une alimentation saine prônée par toutes les autorités en la matière, j’ai essayé d’éviter les sucres ajoutés dans la nourriture de mon fils et l’école me les impose ! Je vois passer régulièrement des desserts ou des goûters qui devraient rester exceptionnels et non devenir une habitude. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’ensemble de la communauté des experts en nutrition. Pour eux, le goûter idéal et quotidien est fait de fruits (et pas toujours la pomme ou la banane), de lait, de pain beurré ou à la confiture, des yaourts non sucrés et sans additifs. Parfois du chocolat, pourquoi pas, mais pas quatre fois par semaine dans sa forme industrielle, donc sucré ! Autre exemple : il y a une barre bretonne presque toutes les semaines au goûter. Il faut savoir que pour 100 g de cette barre, proposée en deux versions, ce sont soit 50 g de sucre et 25 g de graisse dans un cas, soit 25 g de sucre et 50 g de graisse, dans l’autre !

Or, l’Etat, les médias nous bombardent, nous et nos enfants, de conseils en la matière, nous faisons l’effort de cuisiner, d’expliquer aux enfants pourquoi le sucré doit être une exception et voilà que  l’école annule tous ces efforts. Comment être encore crédibles aux yeux de nos enfants ? Comment réparer l’addiction au sucre que tend à créer l’école ? Comment l’école peut-elle mieux collaborer à la mise en place d’une meilleure hygiène alimentaire ?

Les éternelles discussions sur les légumes : beaucoup d’enfants ne souhaitent manger que peu de légumes. Est-ce une raison suffisante pour diminuer la part de ces légumes dans le menu de nos enfants ? N’est-ce pas plutôt une opportunité de plus pour que l’école montre le bon exemple ?

Enfin, parce qu’il faut conclure, je voudrais aborder le problème lié à la fraîcheur de ces repas préparés à l’avance et réchauffés sur place, problème forcément lié à la disparition des cuisines internes aux écoles. Comment a-t-on pu en arriver là ? D’autant que les témoignages convergent autour de nous, affluent dans les médias : chacun peut avoir accès maintenant à ses exemples de retour aux cuisines internes que certaines mairies bien avisées ont réintégrées dans leur gestion citoyenne.

Alors que la municipalité a annoncé un nouveau marché public pour la restauration scolaire, qu’est ce qui nous attend à la rentrée ? Quel est le cahier des charges pour le nouveau prestataire ? Ne faudrait-il pas penser plutôt à la création d’un service local de cuisine pouvant couvrir l’ensemble des établissements scolaires publics de Taverny ?

Dans la plupart des expériences qui sont menées aujourd’hui de réintégration, on peut observer un véritable cercle vertueux citoyen : projets participatifs, souci d’une cuisine saine, bio, implication à tous niveaux, etc. Sans oublier la possible création d’emploi locaux.

Qui dit mieux ?

Patrick, parent d’élève

Suite à la réception de cet article que nous avons jugé utile de publier, Le Tabernacien vous propose une rencontre avec une diététicienne hospitalière le samedi 24 novembre à 10h30 – Local du bric à brac de Taverny – 1 mail du pressoir – à côté de la crèche familiale des Sarments.

 

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