Rantanplan

Rantanplan

C’est en lisant l’édito de TavernyMag’ de décembre 2016 que, je dois bien l’avouer, j’ai découvert que grâce aux nouveaux occupants de la Mairie, qui ont créé une police municipale à leur arrivée en 2014, celle-ci était dorénavant mieux équipée pour assurer ses « missions de prévention, de sécurité routière, de salubrité, de surveillance et de petite délinquance ».

Il est vrai que je suis rassuré de savoir que nos 7 policiers sont dorénavant équipés « de revolvers 38 spécial (du 9mm) » et qu’ils ont suivi une formation de tir. J’espère que cette formation porte également sur les conditions dans lesquelles ils sont autorisés  à faire usage de leurs armes. D’autant que si je comprends bien, ils disposent maintenant d’un véritable arsenal : leurs revolvers, 50 cartouches par agent et par an, un bâton télescopique, du gaz lacrymogène, des lanceurs de balles de défense, des gilets pare-balles.

Pour justifier tout ceci, je suis resté bouche-bée en lisant que « Le but est bien de professionnaliser les équipes de terrain. ». Donc professionnaliser c’est armer ?

« la Municipalité a fait le choix de maintenir des manifestations lorsque la sécurité est maîtrisable (brocante, forum), sinon la ville ne vit plus ». Bigre, je ne m’étais pas rendu compte que Taverny était dans un tel état insurrectionnel et qu’une visite de la brocante représentait une menace importante pour notre sécurité, je l’avoue. Je propose que nous y interdisions la présence de nos enfants, on n’est jamais trop prudents et je serai très heureux qu’elle soit encadrée par nos sept policiers communaux super entraînés et armés jusqu’aux dents, accompagnés de Rantanplan.

Rantanplan. Mon franc est tombé lorsque je l’ai découvert au pied de son maître, lors du rassemblement relatif au Secours Populaire qui s’est déroulé devant la Mairie, un soir de décembre dernier. Nous devions bien être une trentaine à nous y retrouver pour marquer le coup. Une soixantaine de (majoritairement) redoutables retraités armés jusqu’aux dents d’altruisme et parmi lesquels se dissimulaient certainement aux yeux de la mairie de dangereux activistes prêts à tout pour aider leur prochain. Je dis ça au vu du comité d’accueil : la police municipale, quelques gardes à la mine avenante qui interdisaient l’accès à la mairie, un fourgon de police et… Rantanplan.

Mais cela m’éloigne de mon sujet de départ : quelle peut bien être l’utilité d’insérer dans le magazine de la mairie une photo des armes qui équipent dorénavant nos policiers ? Dissuasion ? Cela voudrait dire que les (petits) délinquants opérant à Taverny lisent la littérature de la mairie. Le dossier « sécurité » me semble plutôt destiné à rassurer ceux qui ont voté pour la nouvelle équipe et qui retrouvent dans cette exhibition de signes guerriers les promesses de l’ex-candidate qui est toujours en campagne, semble-t-il.

Mais je pense que cela va bien au-delà. De tout temps, les armes ont été le symbole du pouvoir politique qui les exhibe : l’épée du sacre, la Sainte Lance, l’Oriflamme, il y a longtemps, celles des services d’ordre musclés du XXème siècle, les Tasers de Sarkozy, plus récemment. Rantanplan et revolver, les nouveaux quartiers du blason de l’action publique à Taverny ?

Patrick