Tabernaciennes, Tabernaciens, qui sommes-nous ?

Nous ne le savions pas, les uns et les autres, mais nous avions toutes et tous rendez-vous à Taverny. Nous le savions d’autant moins que nous sommes nombreux à venir d’ailleurs, de plus ou moins loin. 50 % des 26 000 habitants de Taverny n’y habitaient pas il y a dix ans.

 

Le nombre d’habitants de la ville étant quasi stable depuis le début des années 1990, cela montre la forte mobilité des habitants, comme cela est assez commun sur la région Ile de France. Un tel turn-over pose la question de la manière d’intégrer dans un tissu social, associatif, cette moitié de la population qui se renouvelle tous les dix ans.

 

Par contre, cette grande stabilité du nombre d’habitants sur la commune a permis que ses nombreux équipements développés ces trente dernières années bénéficient à toutes et tous. Qu’il s’agisse de la médiathèque construite il y a plus de 20 ans, du centre culturel qui a 10 ans, du skate park, des équipements sportifs…

 

 

Quels impacts aura l’actuelle politique de construction et de densification de la ville ? En effet, deux programmes de constructions sortent déjà de terre, sur les quartiers des Sarments et de Sainte Honorine, avec respectivement 179 et 238 logements, ce qui va représenter plus de mille habitants en plus, sans compter une nouvelle opération à l’angle de la rue de Paris et de la rue de la Tuyolle. Combien de véhicules supplémentaires, combien de classes dans les écoles ?

 

Pour beaucoup d’entre nous, nous vivons dans une des 7 000 familles que compte Taverny. 2 395 couples sans enfants, 3 552 couplesavec enfants et 1 151 familles monoparentales. Ainsi, les familles monoparentales représentent près de 25 % des familles avec enfants.

Et ce sont pour 1004 d’entre elles des familles monoparentales avec une mère. Les difficultés du quotidien, des rythmes de vie, pèsent beaucoup plus sur ces familles. Comment une ville peut-elle en tenir compte dans son organisation et ses services ?

Habitant Taverny, nous nous répartissons sur les 10,48 kilomètres carrés couverts par la ville, dans 10 280 résidences principales, dont 4 997 sont des maisons et 5 749 sont des appartements. En vérité, nous n’habitons que sur la moitié du territoire de la commune puisque 50 % de sa superficie n’est pas constructible, occupée par la forêt, des bois et espaces verts.

Nos aînés, qui vivent seuls pour 35 % des personnes de 65 à 79 ans, et pour 50 % des plus de 80 ans, restent pour la plupart dans la ville. Celles et ceux qui éprouvent des difficultés d’autonomie peuvent rester sur la commune grâce aux résidences Jean Nohain, Sainte Geneviève, le Village, le Castel…

 

S’agissant des logements, même si cette proportion est tout à fait comparable à celle mesurée dans l’agglomération, le département et la région, que pouvons-nous penser des 495 qui sont vacants ? Quels sont-ils ? Comprennent-ils les logements de la base militaire ? Plutôt que de construire de nouveaux logements et défigurer des quartiers, quelle utilisation pourrait-on en faire ?

 

Lorsque nous partons travailler, nous le faisons en transport en commun pour seulement 30 % d’entre nous et en voiture ou autre véhicule pour 60 %. La société sans voiture n’est pas pour demain, mais quels sont ces déplacements qui ne peuvent se faire de manière moins polluante ? Des formes de co-voiturage ou d’auto partage seraient-elles viables sur un territoire comme le nôtre ?

 

Cependant certains habitants n’ont pas loin à aller : Taverny compte 1 359 entreprises et au total 1 840 établissements qui salarient 6 533 personnes ! Nous sommes nombreux probablement à ne pas bien mesurer l’importance de cette activité économique sur notre ville.

 

Ces emplois sont très divers. Ils se répartissent entre 12 agriculteurs, 527 commerçants, artisans et chefs d’entreprises,  2 459 cadres et professions intellectuelles supérieures, 4 030 professions intermédiaires, 3 775 employés, 1 831 ouvriers et 4 895 retraités.

 

Derrières ces chiffres se cachent des inégalités. À part les agriculteurs qui sont six femmes et six hommes, les autres professions laissent apparaître de grandes disparités de genre. Ainsi 88 % des ouvriers sont des hommes quand 71 % des employés sont des femmes.


En terme de revenus ils vont de 12 euros net de l’heure en moyenne pour les employés à 26,7 euros pour les cadres. Les inégalités entre femmes et hommes se retrouvant dans tous les domaines d’emplois avec environ 20 % d’écarts de salaire.

 

À tel point que ces revenus ne sont pas toujours suffisants pour éviter la pauvreté. Les plus jeunes sont les plus frappés, le taux de pauvreté des moins de 30 ans dépasse 15 %. Entre 30 et 40 ans le taux de pauvreté à Taverny est supérieur à la moyenne nationale, 13 %, qui est le taux de pauvreté de cette classe d’âge pour la France entière. Pour les autres classes de revenus, sauf peut-être pour les plus aisés, les Tabernaciens ont des revenus supérieurs aux classes équivalentes de la population française. Ces revenus sont essentiellement ceux du travail, à plus de 68 %, loin devant ceux des pensions, retraites et rentes à près de 23 %.

Mais le matin tout le monde ne part pas au travail. Ils sont nombreux, 6 567 en fait, ces enfants, jeunes, adolescents et jeunes adultes qui partent se former !

Voici, dans ce miroir partiel, un début de portrait de nous-autres, de nous tous, Tabernaciennes et Tabernaciens.

 

Philippe Quéré

 

 

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